Le 9 juillet 2004, la Cour internationale de Justice exige d’Israël la démolition du mur de séparation, dont près de 85 % du tracé empiète sur le territoire palestinien. La Cour statue que « l’édification du mur qu’Israël, puissance occupante, est en train de construire dans le territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé sont contraires au droit international ». Elle souligne, de plus, qu’Israël est dans l’obligation de réparer tous les dommages causés par la construction de ce mur.

L’Assemblée générale de l’ONU entérine cet avis le 20 juillet 2004.

Comment Israël réagit-il? Il fait fi de la décision et poursuit la construction du mur.

Quelle est la réponse de la société civile palestinienne? Le 9 juillet 2005, plus de 170 organisations palestiniennes lancent un appel à la société civile internationale au boycott de l’apartheid israélien.

Compte tenu des violations persistantes du droit international par Israël, et étant donné que, depuis 1948, des centaines de résolutions des Nations Unies ont condamné les politiques coloniales et discriminatoires d’Israël comme étant illégales et demandé des recours immédiats, adéquats et efficaces, et étant donné que toutes les formes d’interventions internationales et tous les efforts de conciliation n’ont pas réussi à convaincre ou à contraindre Israël à se soumettre au droit humanitaire, à respecter les droits humains fondamentaux, à mettre fin à son occupation et à son oppression du peuple palestinien, et du fait que les gens de conscience au sein de la communauté internationale ont traditionnellement assumé la responsabilité morale de combattre l’injustice, comme l’illustre la lutte pour abolir l’apartheid en Afrique du Sud, au moyen de diverses formes de boycott, de désinvestissements et de sanctions (…) Inspirés par la lutte des Sud-Africains contre l’apartheid et dans l’esprit de la solidarité internationale, de cohérence morale et de résistance à l’injustice et à l’oppression,

Nous, représentants de la société civile palestinienne, appelons les organisations de la société civile internationale et les gens de conscience du monde entier à imposer un vaste boycott et à mettre en œuvre des initiatives de désinvestissement contre Israël similaires à celles qui ont été appliquées à l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Nous vous appelons à faire pression sur vos gouvernements respectifs pour qu’ils imposent des embargos et des sanctions contre Israël. Nous invitons aussi les Israéliens qui sont des gens de conscience à appuyer cet appel aux noms de la justice et d’une paix véritable.

Ces mesures punitives non violentes devraient être maintenues jusqu’à ce qu’Israël, d’une part, satisfasse à ses obligations consistant à reconnaître le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et, d’autre part, se conforme pleinement aux préceptes du droit international :

  1. en mettant fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes et en démantelant le mur;
  2. en reconnaissant les droits fondamentaux des citoyens arabes palestiniens d’Israël à une pleine égalité;
  3. en respectant, protégeant et favorisant le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leurs maisons et propriétés, comme le stipule la résolution 194 des Nations Unies.
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