Montréal, le 13 novembre 2019.

Idan Raichel, un artiste israélien très populaire en Israël, a donné un spectacle à l’Olympia de Montréal, le 7 novembre dernier. M. Raichel dit « travailler à construire des ponts entre toutes les cultures ». Une journaliste et chroniqueuse culturelle ajoute : « Devant Idan Raichel, on croit un moment l’art capable de sauver le monde. Un moment, c’est toujours ça de pris… » (Odile Tremblay, Le Devoir, 21 mars 2019)

Des militantes et des militants de la Coalition BDS-Québec se sont présentés, ce soir-là, devant le théâtre, pour informer les spectatrices et les spectateurs du rôle joué par M. Raichel dans le blanchiment des crimes d’Israël au nom de la culture. En effet, M. Raichel reste silencieux sur les violations systématiques du droit international par Israël envers le peuple palestinien, alors que, dans le même temps, il soutient ouvertement l’armée israélienne, au point de remercier les soldats et de leur exprimer toute son admiration, ce qu’il a fait, y compris, durant les massacres de Gaza en 2009 et en 2014!

Celles et ceux qui sont venus l’écouter se sont montrés, pour la plupart, attachés inconditionnellement à Israël. Très hostiles à notre distribution de dépliants, plusieurs les froissaient et nous les lançaient au visage. D’autres ont fait preuve d’une violence verbale caractéristique des sionistes emmurés dans leurs convictions que les Palestiniennes et les Palestiniens devraient disparaître comme peuple. D’autres, enfin, nous ont suggéré de relire la Bible pour comprendre que toute la Palestine appartenait au peuple juif de toute éternité! Tout cela en dit long sur le type d’auditoire attiré par le narratif artistique d’Idan Raichel, du moins à Montréal.

À l’affirmation de M. Raichel selon laquelle « Dans des zones de conflits, il ne faut pas chercher la vérité, il y a trop d’angles différents… L’empathie, l’espoir, la foi, il faut se laisser porter par ça. La dernière chose à disparaître est l’espoir. » (émission de Radio-Canada, Second Regard, 24 janvier 2016), nous répondons que l’empathie et la foi ne pourront suffire. Pourquoi, alors, ne pas rejoindre la campagne pacifique de Boycott, Désinvestissement et Sanctions pour contraindre Israël à respecter le droit international et les droits de la personne du peuple palestinien?

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