Hydro-Québec a refusé de rendre public le contenu de l’entente signée avec IEC le 22 mai 2017, malgré une demande d’accès à l’information que nous avions faite, dès le 16 juin 2017, en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

Nous n’en savions toujours, deux ans après, que relativement peu, au travers :

  • des annonces médiatiques et des communiqués officiels initiaux, avares de détails;
  • des éléments de réponses du président-directeur général de l’entreprise, Éric Martel, et du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Moreau, aux questions posées par la députée QS Manon Massé, le 19 avril 2019, lors de l’étude des crédits budgétaires 2018-2019 à la CAPERN.

Cependant, quelques jours avant une audience prévue à la Commission d’accès à l’information du Québec le 28 août 2019 devant déterminer si l’entente serait ou non dévoilée, Hydro-Québec nous a transmis, par messagerie, un document en anglais dont nous avons décidé de retranscrire le contenu intégral. Nous espérons en obtenir ultérieurement une version en français.

Communiqués officiels

Le 22 mai 2017, le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec fait état de la signature de deux accords entre le Québec et Israël, l’un dans le domaine de la cybersécurité, l’autre du capital de risque, dans le cadre de la mission du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, en Israël et en Cisjordanie, renvoyant, pour plus d’informations, au fil d’actualités du premier ministre du Québec relatif à la « Journée de l’innovation en Israël ».

L’organe de presse du premier ministre y décrit succinctement le contenu de l’entente de partenariat entre HQ et IEC en ces termes :

Le protocole d’entente entre Hydro-Québec et Israel Electric Corporation vise :

  • La mise en place d’un comité de pilotage avec des représentants des deux entreprises.
  • La tenue d’activités telles que des visites des sites respectifs, des forums de discussions semestriels et la participation à des programmes de recherche et/ou de développement.

Ce dernier renvoie lui-même au communiqué de presse émis par la société Hydro-Québec le même jour, qui n’en dit pas beaucoup plus.

Hydro-Québec et l’Israel Electric Corporation (IEC) ont le plaisir d’annoncer la signature, en date d’aujourd’hui, d’une entente de partenariat dans le domaine de la cybersécurité. Par cette entente, ces entreprises s’engagent à collaborer au chapitre des meilleures pratiques et du partage de l’information et des connaissances dans ce domaine.
[…]
Au cours des prochains mois, Hydro-Québec et IEC mettront sur pied un comité directeur réunissant des représentants des deux entreprises. Au nombre des activités prévues figurent des visites d’installations, des forums semestriels de discussion et la participation à des programmes de recherche-développement.

Médias

Radio Canada et le journal La Presse (extrait ci-dessous), entre autres, annoncent la signature de l’entente HQ-IEC le 22 mai 2017.

Victime de 500 tentatives de piratage par année, Hydro-Québec a conclu lundi une entente de partage d’information avec la société d’État israélienne de production d’électricité.
La Israeli Electric Corporation subit chaque année des millions de cyberattaques. Elle a développé une expertise de pointe pour contrer les pirates.
Les deux entreprises formeront un comité conjoint qui se réunira périodiquement pour échanger des renseignements sur les menaces informatiques.

Étude des crédits 2018-2019 à la CAPERN

C’est seulement le 19 avril 2018, lors de l’intervention de Manon Massé à la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) de l’Assemblée nationale, dont nous vous invitons à visionner la vidéo et à consulter le verbatim, que nous apprenons, de la bouche même du PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, un élément essentiel : le fait que cette entente est limitée à des échanges d’informations techniques et qu’elle ne présente aucun contenu commercial.

[…] on n’a pas un contrat. C’est une entente de partenariat. Il n’y a pas d’argent qui circule. On ne paye absolument rien, ils ne nous payent absolument rien. […] Aujourd’hui, notre partenariat n’est limité qu’à un échange par des ingénieurs et des gens d’informatique.